May 23, 2024
La transmission de la technologie de la poterie chez les chasseurs européens préhistoriques
Nature Human Behaviour volume 7, pages 171-183 (2023)Citer cet article 19k Accès 6 Citations 361 Détails d'Altmetric Metrics L'histoire de l'humanité a été façonnée par la dispersion mondiale des technologies,
Nature Human Behaviour volume 7, pages 171-183 (2023)Citer cet article
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L’histoire de l’humanité a été façonnée par la dispersion mondiale des technologies, même si la compréhension de ce qui a permis ces processus est limitée. Nous explorons ici les mécanismes comportementaux qui ont conduit à l’émergence de la poterie parmi les communautés de chasseurs-cueilleurs en Europe au milieu de l’Holocène. Grâce à la datation au radiocarbone, nous proposons que cette dispersion se soit produite à un rythme beaucoup plus rapide qu'on ne le pensait auparavant. La caractérisation chimique des résidus organiques montre que la poterie européenne des chasseurs-cueilleurs avait une fonction structurée autour de pratiques culinaires régionales plutôt que de facteurs environnementaux. L'analyse des formes, du décor et des choix technologiques suggère que la connaissance de la poterie s'est diffusée à travers un processus de transmission culturelle. Nous démontrons une corrélation entre les propriétés physiques des pots et la manière dont ils étaient utilisés, reflétant les traditions sociales héritées des générations successives de chasseurs-cueilleurs. L’ensemble des preuves soutient les réseaux de communication super-régionaux axés sur la parenté qui existaient bien avant d’autres innovations majeures telles que l’agriculture, l’écriture, l’urbanisme ou la métallurgie.
La dispersion des nouvelles technologies est au cœur de l’évolution des systèmes culturels à l’échelle mondiale. L'analyse des matériaux archéologiques pour suivre la vitesse et la direction de propagation des technologies ancestrales, ainsi que les mécanismes comportementaux qui ont conduit à leur adoption, sont des enquêtes importantes dans l'étude de l'évolution culturelle. Une avancée majeure a été de suivre la propagation de l’agriculture et des technologies associées au début de l’Holocène, en utilisant de vastes dépôts de matériel culturel daté au radiocarbone1. Il a été démontré que dans la plupart des régions d’Europe, le processus s’explique de manière satisfaisante par la diffusion démique2,3,4,5,6, dans laquelle une population en expansion entraîne avec elle un ensemble cohérent de technologies associées aux plantes et aux animaux domestiqués. Ici, les innovations surviennent relativement lentement, ce qui donne lieu à un « ensemble » reconnaissable qui se maintient tout au long de la trajectoire de dispersion. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs ont une base de subsistance comprenant la chasse, la recherche de nourriture et la pêche et dépendent peu des animaux domestiques. Comparativement aux sociétés agricoles, l'innovation et la transmission d'autres technologies fondamentales par les chasseurs-cueilleurs préhistoriques de l'Holocène ne sont pas bien comprises, en partie parce qu'il y a moins de possibilités d'obtenir des parallèles comportementaux de la part des communautés contemporaines, en particulier celles des environnements tempérés comparables, et en partie à cause d'un des archives archéologiques beaucoup plus rares. Pourtant, de telles études sont vitales si nous voulons apprécier le rôle des chasseurs-cueilleurs ancestraux dans la formation des systèmes culturels et sociaux.
Nous rapportons ici une avancée importante dans les connaissances concernant la dispersion des récipients en poterie ; une innovation de chasseurs-cueilleurs qui s’est répandue pour devenir omniprésente à l’échelle mondiale. La poterie est apparue pour la première fois chez les chasseurs-cueilleurs d’Asie de l’Est vers la fin du Pléistocène supérieur7,8. Les modèles de régression basés sur les dates au radiocarbone des heures d'arrivée suggèrent que la poterie s'est répandue depuis l'Asie de l'Est jusqu'au nord de l'Eurasie au début de l'Holocène9. Pourtant, cette analyse à l’échelle pancontinentale ne parvient pas à élucider le mode de transmission, ni à exclure de multiples innovations indépendantes dans le domaine de la poterie, ni à répondre aux besoins fonctionnels de divers chasseurs-cueilleurs en matière de poterie. De même, les précédentes analyses super-régionales de la transmission de la poterie des chasseurs-cueilleurs10 sont fondées sur des chronologies au radiocarbone compliquées par la fiabilité variable des matériaux et des contextes datés11. Dans l’ensemble, notre compréhension de comment, pourquoi et quand ce phénomène s’est dispersé est insuffisante.
En nous concentrant sur la vaste plaine d’Europe de l’Est (Fig. 1), un canal potentiel clé pour la dispersion vers l’ouest de la poterie par les chasseurs-cueilleurs au cours du sixième millénaire avant notre ère, notre objectif est de tester trois hypothèses connexes. Premièrement, le processus de dispersion était continu plutôt que dérivé d’origines multiples. Deuxièmement, les processus démiques d’expansion démographique ont conduit à la diffusion de la poterie. Troisièmement, le processus était motivé par un besoin socio-économique sous-jacent entraînant une similarité fonctionnelle dans la région étudiée. En l'absence d'ensemble de données existantes sur lesquelles s'appuyer, nous avons testé ces hypothèses en analysant directement la poterie de 156 sites de chasseurs-cueilleurs européens (Fig. 1) afin de générer des modèles de transmission culturelle à l'aide de données primaires recueillies auprès de 1 491 tessons de poterie provenant de 1 226 navires et des dates au radiocarbone associées. Sans chaînes de montagnes majeures, la zone d'étude est très propice à la mobilité humaine, avec seulement des collines morainiques boisées et des zones de hautes terres dans les bassins versants du Don ou de la Volga comme obstacles potentiels. La majorité des sites sont des établissements représentés par diverses fosses, plates-formes, objets dispersés et autres structures éphémères, souvent situés à proximité de grands fleuves ou de leurs affluents12. Les analyses fauniques et botaniques ont montré qu'un large spectre de ressources chassées, récoltées et pêchées était exploité dans la zone d'étude13,14,15.
75.5% can be assigned to this source, using a conservative limit (95% confidence)./p>
C20) with a clear odd to even carbon chain number prevalence73./p>
C20) saturated fatty acids (LCSFA) with an even to odd carbon chain number prevalence73. Because small amounts of long chain fatty acids can also be present in most animal tissues74, only samples with >15% LCSFA (LCSFA/saturated fatty acids) are assigned to this source./p>
200 °C), easily achieved through boiling or roasting the vessel contents in an open fire64,65,66./p>